Le bassiste s’est éteint hier en Floride à l’âge de 68 ans des suites d’une maladie rénale, laissant derrière lui un héritage allant bien au-delà des frontières de l’île.
Aujourd’hui, le 9 décembre, le monde du reggae perd une légende. Robbie Shakespeare, né en 1953 à Kingston, s’était mis à la basse après avoir appris la guitare acoustique. L’instrument lui avait été enseigné par le maître Aston « Family Man » Barrett, légende des Upsetters, le collectif du grand Lee Scratch Perry. La rencontre avec Sly Dunbar se fit au milieu des chaudes années 70, alors que ce dernier jouait du « rockers », rythme de reggae inspiré par la funk, au sein du groupe The Revolutionaries. Le coup de foudre fut immédiat, et les deux compères, renommés « Sly and Robbie » ou ironiquement « Sly Drumbar and Robbie Basspeare », enchaînèrent les succès sur l’île, jouant avec Culture, U Roy, Peter Tosh, les Wailers… Ils rejoignent également la légendaire formation Black Uhuru, qui connaîtra un succès mondial.
En plus de l’alchimie rythmique qu’ils mettent en place, le duo excelle également en tant que producteurs. Avec leur label Taxi Records, on estime leur production à près de 200 000 chansons. Dans les années 90, alors que le dancehall prend le pas sur le reggae, Robbie et Sly savent prendre la vague et produisent notamment le morceau « Hey Baby » de No Doubt, publié en 2001 sur l’énorme album Rock Steady.
Robbie Shakespeare aura collaboré avec d’immenses artistes, dans l’univers du reggae et bien au-delà, parmi lesquels les légendaires Bob Marley, Gilberto Gil, The Rolling Stones, Bob Dylan, Serge Gainsbourg, Joe Cocker, Tricky ou Carlos Santana. Que la terre lui soit légère.